28.5.09

Santeria (nouvelle)

(...) Le décor dépouillé de la pièce, les premiers échos de percussions au-dehors, Teresa et son habit de feu, tout s’assemblait en une mosaïque démente. Ces doigts féminins dans la chevelure lui procuraient un étrange plaisir coupable tandis que le cordon de la réalité s’étirait dangereusement et menaçait de casser à chaque instant. Sa forte amnésie égarait inévitablement Alain vers des états de conscience inconnus.(...)
(...)Le babalawo inspirait le respect à la foule malgré son costume bariolé à outrance. La manifestation d’une énergie inexplicable exerçait son emprise magique sur les esprits. La rythmique monotone mais terriblement envoûtant des hierros tournait la tête d’Alain, qui ne s’était même pas demandé comment il avait soudain échoué dans la cour; les battements atteignaient une folle intensité sonore dont l’écho se répétait jusqu’aux tripes. Les mulâtresses prises de spasmes envahissaient l’atmosphère électrique de leurs danses effrénées, ferveur religieuse et ondulations érotiques mêlées en un rite blasphématoire.
Alain sentait le rhum lui brûler la gorge et se consumer dans son estomac malade; fiévreux, excité et transpirant toute l’eau de son corps le jeune homme se sentait ivre à en vomir; il arracha la tunique en coton rouge qui collait à sa peau incandescente. Bondissant hors de son enveloppe de calme habituel il se jeta dans la foule dansante entraîné par la surpuissance physique de la santeria. La poitrine déchiquetée par les percussions, il partait à la dérive devant cette petite maison vétuste de Guanabacoa. Son teint blafard le trahissait dans cette obscurité démente, trichant avec l’infinie beauté des métis dans ce tableau de chairs humaines aux teintes multiples. Pris dans le tourbillon des santeros, Alain, paquet de moiteur désarticulé, prit son envol.(...)

Créatures - Partie 4

Quant à savoir si ces êtres sont le pur produit de ma cervelle (et des neurones qui continuent à y travailler) ou une simple copie d'un animal parfaitement réel, à vous de voir. Un petit effort ne fait de mal à personne!


Créatures - Partie 3

Les possibilités de la nature sont innombrables, elle est capable d'inventer des êtres qui vont bien au-delà de notre imagination...mais en m'inspirant d'elle, je fais ce que je peux!


7.5.09

Arriver à bon porc...

Bon, une épidémie de plus, que les médias s'amusent à gonfler pour nous faire peur. On nous ressort les chiffres de la peste médiévale, du choléra, de la variole et on peut quasiment suivre l'évolution du nombre d'infectés en direct sur le web. Peur des cochons, peur de la toux, peur du rhume, peur des Mexicains, peur de son ombre! La peur n'éloigne pas la danger si je ne m'abuse. Et si, au lieu de stresser et de se voiler la face (avec un masque médical) on contrôlait ce que les grosses industries porcines donnent à manger à ces braves porcs voués à notre consommation? Aurait-on déjà oublié le scandale des farines animales qu'on mettait au menu de nos bovins d'élevage, ce qui a largement contribué à rendre nos vaches folles?



Dans le cochon tout est bon!

...Alors mangeons-en, du jambon, du boudin, des pieds de cochon! Si l'épidémie nous atteint tous, on mourra au moins l'estomac plein!



30.4.09

Créatures - Partie 2

Deux animaux bien réels,l'oryctérope et le varan de Komodo, ou quand la réalité défie l'imagination.


Créatures - Partie 1

L'homme a été capable de poser le pied sur notre satellite et pourtant on ne connaît que très mal les recoins de notre terre, en particulier les mystérieuses profondeurs marines. Loup y es-tu?


29.4.09

L'angoisse de la bestiole

L'angoisse de la feuille blanche, vous connaissez? Eh bien pour moi, ce serait plutôt l'angoisse du pot d'encre qui, lors d'une malencontreuse secousse provoquée par un coup de genou impromptu dans la table à dessin provoque l'apparition de bestioles étranges sur ma feuille! Certains esprits fermés parleraient sans doute de vulgaire tache. Mais si on y regarde de plus près...

Le Dentiste (nouvelle)



Quand je laisse de côté mes pinceaux et mes crayons, je prends la plume et j'écris des nouvelles. Que je ne montre jamais ou presque...Alors pour changer, je vais en mettre des extraits de temps en temps sur ce blog, avec des images les illustrant. Et si d'aventure il vous vient l'envie d'en savoir plus ou même de lire l'histoire au complet, vous n'aurez qu'à me contacter. Voci donc un extrait de la nouvelle "Le dentiste" qui se déroule au Maroc:

"... Pour ma part, surmontant l’amertume que son intrusion dans ma sphère privée avait provoqué, je suivis le guide qui voulait me faire visiter une échoppe. Très particulière, elle se distinguait nettement de ses voisines: une grande porte en cèdre à deux battants s’ouvrait sur une salle sans fenêtre regorgeant de milliers de colifichets, de dépouilles d’animaux en tous genres, d’amulettes en pierre et en ivoire et autres gri-gris. Un long rideau de peaux de chacal cousues agrémenté de mues reptiliennes dissimulait un couloir sombre qui s’enfonçait profondément à l’intérieur d’un vaste bâtiment blanc, prenant des proportions de tunnel souterrain. Vaguement éclairées par de vacillantes torches de résine scellées dans la brique, les parois voûtées du boyau se cachaient derrière d’innombrables étagères, toutes chargées de flacons et de bocaux de toutes les formes, d’ampoules poussiéreuses aux contours indistincts. Le berbère marchait devant moi, me laissant tout loisir d’examiner la variété des récipients entreposés dans la pénombre. Outre une quantité impensable d’épices et de poudres multicolores, des tablettes de bois croulaient sous des bouquets de feuilles et de plantes séchées, des bottes de racines torves et de sachets de graines. La lumière blafarde allongeait les ombres démesurément entretenant dans cette caverne des mille et une nuits une atmosphère inquiétante; une forte odeur d’encens flottait dans le couloir."

10.4.09

À corps et sans cris



Des corps dans le décor

Les corps se glissent dans le décor, l'écorce glisse, les corps se meuvent. La peau est lisse et les corps dansent. L'écho des corps sur le papier, des traces et des présences. Les corps s'éclipsent, les corps se meurent...l'encre demeure.





23.3.09

Libère tes libertés!

Deux dessins inspirés par le non-respect des Droits de l'Homme, et en particulier le non-respect du droit à la liberté d'expression. Ces bafouements deviennent en effet des sports nationaux dans de trop nombreux pays, et pas seulement des pays du Tiers-Monde. L'Occident fait largement sa part dans le piétinement des libertés individuelles essentielles, et il faut dénoncer chacun de ces abus avec véhémence!
Mais comme il y aurait beaucoup (trop) de choses à dire et à écrire je préfère cette fois-ci laisser parler mes images, qui je l'espère seront bavardes!


5.3.09

Écoeurantite

Alors qu'Obama veut fermer Guantanamo, un ressortissant canadien y est toujours détenu (le gouvernement canadien ne fait rien pour l'en sortir) et ne devrait pas être libéré de sitôt. Son crime: en étant encore un enfant, avoir tué un soldat (qui avait envahi son pays d'origine, en passant). Des soldats massacrent des civils par poignées: une bavure, un dommage collatéral. Un civil qui tue un militaire: un crime méritant la prison à vie et la torture, minimum... Mais ne jouons pas sur les mots: civils, militaires, ce ne sont pas des pions sur un jeu mais des êtres humains nom de dieu!!
Par ces temps de grippe hivernale où les virus rôdent, il suffit d'ouvrir un simple journal pour attraper aussitôt une vilaine écoeurantite aiguë!


3.2.09

Anorexia nervosa

Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus maigre de ce catalogue de mode??

22.1.09

Enfin un pays ?

Trois semaines d'offensives disproportionnées, des chiffres qui donnent le tournis, comme si on regardait le panneau d'affichage d'un match de sport déséquilibré. Des milliers de morts et de blessés d'un côté et une quinzaine de l'autre, un écoeurement qui provoque la nausée. Des gens qu'on prive d'un pays sur une terre où ils vivent depuis des millénaires, face à des autres qui ont obtenu le leur en 1948 suite à un effroyable holocauste, mais qui depuis n'ont de cesse de nier le droit à une terre à leurs voisins...Même plus envie de mettre des noms, d'accuser et de plaindre. Le mal de ventre, les tripes nouées.Quand on ne peut plus critiquer une armée démoniaque soutenue par de grands frères peu scrupuleux sans se voir taxer de noms ignominieux, que pourrait-on bien ajouter?

20.1.09

The king of the world?

C'est une euphorie monumentale qui a accueilli le 44 è président étasunien Barack Obama, une grande liesse à Washington. Sans cynisme aucun (il ne faut pas bouder sa joie, Barack Hussein à la place d'un cowboy idiot c'est tout de même un grand pas!), je me demande pourquoi on exagère à ce point. C'est un moment magnifique pour tout le monde de voir un afro-américain accéder à ce poste, et particulièrement pour la communauté noire. Certes. Et c'est un événement historique auquel on a envie de croire. Certes. Et surtout, voir un intellectuel à ce poste, on n'y croyait plus. Mais de là à en faire le roi du monde, le messie qui va recoller toutes les miettes et résoudre tous nos problèmes, il ne faudrait pas exagérer! Le monde est un ensemble complexe dont font partie les Etats-Unis, qui y jouent un rôle important. Mais le président des Etats-Unis ne gouverne pas le monde. Et si son élection est réjouissante sur bien des points, il faut se souvenir que ce n'est ni un Che Guevara ni un Gandhi qui trônera à la Maison Blanche. Ni un homme de gauche. Dans son beau discours, Obama a tendu la main aux musulmans, a évoqué les problèmes environnementaux, et parlé de coupables qui devront répondre de la grande Crise. Des choses nouvelles du côté de Washington. Laissons-le passer de la parole aux actes en lui souhaitant bonne chance (il en aura besoin). Mais n'oublions pas qu'il est un humain comme nous tous!

22.12.08

Nouvelle année, nouvelle page blanche...

C'est le temps des Fêtes, que je vous souhaite à tous joyeuses et...festives!

Une fête festive, ça va de soi me direz-vous. Sauf que, prenons Noël par exemple:c'est bien connu que ce moment peut aussi n'être qu'un rassemblement familial obligatoire et pas forcément enthousiasmant, ou même une épreuve pénible chargée de souvenirs et de nostalgie. Certains passent même ce moment absolument seul. Certains le passeront couchés sur un banc dans la rue, d'autres en pleine guerre. Et enfin, il y a quand même plusieurs milliards de personnes sur ce caillou qui ne fêtent pas Noël du tout!! Une petite pensée positive pour tous ces gens-là...

Donc pour simplifier, disons que je vous souhaite à tous un excellent passage à l'an 2009. Que vos voeux se réalisent, que vos bonnes résolutions prennent forme. Si il y a un voeu que j'aimerais formuler, ce serait de voir vos commentaires fleurir sur mon blog. Qu'ils soient très bons ou extrêmement négatifs, enchanteurs ou désenchantés, ils sont les bienvenus et contribueront à alimenter les réflexions et rendront ce blog plus vivant. Oubliez votre timidité!

Je vous souhaite énormément d'optimisme aussi. On nous rabat les oreilles avec la crise terrible qui est d'ores et déjà en marche alors comme disait l'autre, "gardons notre pessimisme pour des jours meilleurs"!!

On se revoit en janvier!

12.12.08

Poésie des poses

Certaines poses sont de la pure poésie, des moments de grâce où il se passe quelque chose dans l'attitude des modèles, une seconde de magie, un mouvement subtil, une pensée suspendue s'exprimant par la gestuelle. Ensuite, tout le défi est de traduire ces instants avec encre et pinceau...où tout au moins d'essayer !



10.12.08

Jeux d' ani-mots (4)

Le MARABOUT (Leptopilos crumeniferus, un mot plein de merveilleuse poésie)!

Jeux d' ani-mots (3)

Le AYE-AYE (Daubentonia madagascariensis), un lémurien aux doigts démesurés!